COMMUNAUTE JUIVE AGADIR

Mr Simon LEVY

 

 

Le judaïsme marocain s'exprime aussi par l'engagement politique

L'ÉLU DU PEUPLE (Simon LEVY)

Simon Lévy. Juif souiri de naissance, gadiri d'adoption va siéger à la Chambre des Conseillers. Unique dans un pays musulman. Le Maroc est un pays qui surprend. Savant mélange de passé et d'avenir, des cultures et des religions, il est à bien des égards un modèle de la coexistence et de la communion entre tous les hommes, où qu'ils vivent.
Par Amale SAMIE

Décidément le Maroc cultive ces particularités qui l'empêchent de sombrer dans la banalité universelle d'un temps où l'anonymat s'est substitué inexorablement à l'identité profonde. Un pays neuf et multimillénaire qui cultive le passé en ménageant l'avenir.

Une mosaïque de peuples surgis de l'histoire qui se sont fondus en un seul peuple tourné vers le siècle qui vient. La foi musulmane cohabite avec un judaïsme minoritaire mais vivace et bariolé, juifs de l'Atlas, de Fès, de Marrakech, de Casablanca et des campagnes se sont mêlés et ont permis au judaïsme marocain de survivre aux vicissitudes de l'histoire et d'agir, dans la culture, l'économie, la vie associative et la politique.

Nous connaissions Simon Lévy, universitaire et militant du PPS, un autre Simon Lévy, l'homonymie est malicieuse, s'est rappelé à notre bon souvenir en se faisant élire brillamment dans sa bonne ville d'Agadir. On a encore en tête une fugace candidature aux municipales de 1983.

Cas unique

Né à Essaouira, en 1939, Simon Lévy, s'est assez tôt intéressé à la politique. Cet homme opiniâtre a fini par faire passer un message simple à ses électeurs. Le contact étroit entre un élu et ses administrés est toujours fructueux. En 1992, il est élu conseiller municipal à Agadir à une majorité écrasante et il est réélu, haut la main, en juin 1997, dans la 39 ° circonscription d'Agadir, à Bikarane, exactement.

Voilà. Simple. Un élu généreux, qui n'a jamais cherché à se mettre en avant, est apprécié par ses concitoyens alors ils le lui démontrent de belle manière. Ils l'élisent puis le réélisent. Et en tant qu'édile, il accède à la Chambre des Conseillers aux élections du 5 décembre 1997.

Rien d'extraordinaire, jusque-là, et même son appartenance politique ne le distingue pas, il s'est présenté avec l'Union constitutionnelle.

Mais ce qui est à la fois simple et étonnant c'est que Simon Lévy est juif. Cela donne espoir en la vigueur de ce pays et en sa permanence. Le cas est unique. Simon Lévy est le seul député juif du monde arabo-musulman.
Le Maroc n'a pas seulement une réputation de trait d'union, il l'est dans le monde réel et y a-t-il un monde plus réel que celui de la politique. Le fait que de jeunes juifs marocains appellent à une gestion démocratique, transparente et plurielle des affaires communautaires incite à l'optimisme. Cela rassure sur la volonté d'intégration et de participation de ces jeunes. Les instances communautaires savent que cette revendication exprime, à sa manière, l'ouverture démocratique que vit le pays dans son ensemble. Les Juifs marocains ne peuvent être en marge de la démocratie dans leur propre pays. C'est légitime.

Cohabitation des religions

Simon Lévy est parfaitement intégré au judaïsme marocain puisqu'il est président de la communauté juive d'Agadir et du Souss. Cet ancien technicien supérieur des PTT, diplômé en électricité de l'École industrielle de Casablanca, est arrivé par sa constance et son travail à créer une entreprise d'équipements électriques qui emploie 1000 personnes.
Ce père de quatre enfants, quatre fois grand-père a surtout une qualité extrêmement rare : la modestie. Lorsqu'on lui demande pourquoi ses électeurs lui sont fidèles, il faut avoir l'ouïe fine parce qu'il éprouve une réelle gêne quand il parle de ses actions dans le domaine social et de ce qu'il fait au quotidien pour ses électeurs.
Mais au-delà de tout cela, Simon Lévy, est aussi une preuve éloquente que la cohabitation entre les fidèles des religions révélées est possible dans l'harmonie. La présence et la visibilité juives au Maroc sont des éléments constitutifs du patrimoine commun. La culture juive marocaine est une culture marocaine. Ce judaïsme sert le Maroc dans la fidélité à la terre et au trône, il sert la paix dans son esprit le plus juste, et concourt à une meilleure perception de son pays, dans son unité et sa diversité. Juifs et musulmans du Maroc forment un seul peuple, un peuple à prendre en exemple au Moyen-Orient.

Source : Maroc Hebdo International

 

 

 

 

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